Electrochoc

Ségolène nous a proposé Dimanche un projet en tous points remarquable, exhaustif, réaliste, équilibré, ancré dans l’histoire de notre pays, ouvert sur l’avenir et le monde. Un projet comme on ne nous en a pas présenté depuis longtemps, jamais en fait. Même en 1981, si l’homme avait bien entendu le même souffle, son projet n’avait pas cette ampleur (pardon, Jean-Pierre…). Et puis quoi, les médias ne le relaient pas et déploient le rideau de fumée du chiffrage.

Mais vous vous attendiez à quoi ? Cela fait des mois que cela dure et que nous sommes de plus en plus nombreux à le dénoncer, à le hurler. Je ne suis pas vraiment convaincu qu’une campagne de terrain suffise à compenser un tel rouleau compresseur. Nous ne sommes justement plus en 1981, quand les partis et syndicats de gauche disposaient dans le pays de relais efficaces, jusque dans les entreprises. Alors, il nous faut frapper un grand coup. Mais vraiment un grand coup, qui fasse l’effet d’un électrochoc. Pas trente six solutions. Cela peut venir d’en haut, ou bien alors d’en bas.

D’en haut, notre candidate déserte les plateaux et chasse la meute des journaleux qui la pourchassent, en quête du moindre bout de phrase qu’ils pourront habiller à leur sauce immonde. Après bien sûr qu’elle s’en soit expliqué brièvement et sobrement. Tout le monde comprendra. Et elle quadrille la France de meetings géants, pour lesquels les fédérations sont priées de se bouger un peu.

Ou bien alors d’en bas, un vaste mouvement de refus s’exprime et se développe par tous les moyens possibles : boycott des médias, résiliations d’abonnement, pétitions envoyées au CSA, au Médiateur de la République, au Conseil Constitutionnel, au Président de la République. Contre l’Etat-UMP, il n’y a plus de contrepouvoirs dans ce pays. Même les « intellectuels » trahissent les valeurs les plus élémentaires. La démocratie est en danger.