Nos "cahiers d'espérance"

J’attends avec sérénité et confiance la grande réunion de demain, où seront mis en bouquet nos « cahiers d’espérance ». Bien sûr les chiens sont à l’affût, affamés à dessein, dans la perspective de la curée. Et les clercs ont poli leurs pitoyables arguties par lesquelles ils entendent justifier leur nouvelle trahison. J’imagine déjà l’invraisemblable cohue, dans laquelle les uns et les autres vont se piétiner sauvagement pour être les premiers à tancer, vilipender, ridiculiser ce qu’il n’auront évidemment ni lu, ni entendu.

Les uns ricaneront : rien de nouveau, elle l’a déjà dit… D’autres s’esclafferont : mais elle se contredit ! (Tous révélant au passage qu’elle s’était déjà exprimée sur maint et maint sujets, ce dont on avait soigneusement évité de nous informer…) La plupart reprendront leurs antiennes désormais connues sur la démocratie d’opinion, le populisme et la carrure nécessaire du chef visionnaire, qui du haut de sa montagne désigne à son peuple éberlué le chemin qu’il lui a tracé.

Nous, nous savons le vaste mouvement populaire, qui met tout son espoir dans celle qui a compris, parce qu’elle sait écouter, ce que nous attendons d’elle. Et s’il n’est pas trop tard, si nous sommes encore une démocratie, si la peur qui fait ployer le genou à tant de beaux esprits ne se diffuse pas trop hors des cercles parisiens où ils se sont enfermés, la vague va rapidement enfler puis déferler, emportant ces pantins comme fétus de paille, pour nous conduire à la victoire.